Au terme de ses travaux, le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) constate que la prophylaxie antirétrovirale pré-exposition du VIH (PrEP), disponible en France depuis 2016 et pris en charge par l’assurance maladie, en dépit d’une montée en charge constante du nombre d’utilisateurs, n’a pas pris la place que la stagnation du nombre de nouveaux cas d’infection à VIH justifierait qu’elle prenne. Cinq ans après son introduction, l’usage de la PrEP demeure en effet insuffisant chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), et quasi anecdotique auprès des autres publics.
Les nombreux freins observés à un recours plus large à la PrEP doivent désormais être levés. À cette fin, le Conseil estime indispensable de changer de paradigme, en définissant désormais la PrEP comme un outil de prévention du VIH pouvant bénéficier à toute personne, et de changer d’échelle, d’une part en promouvant la combinaison dépistage/PrEP auprès de l’ensemble de la population, et d’autre part en élargissant et diversifiant les voies d’accès à l’outil pour aller au–devant des publics et proposer des modalités adaptées à la diversité des publics. Ces évolutions sont d’autant plus nécessaires que l’arrivée imminente de nouvelles formes de PrEP, qui devrait élargir encore l’intérêt de l’outil et le profil de ses usagers potentiels, doit être anticipée.
Au travers de onze recommandations, le CNS entend donner à la PrEP toute sa place dans la stratégie de prévention diversifiée du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST). L’enjeu est autant de remettre la réponse à l’épidémie de VIH en France sur une trajectoire conforme aux objectifs, que de donner accès à la PrEP à toutes les personnes pour qui elle peut offrir une option pour améliorer leur prévention du VIH et la qualité de leur vie sexuelle.