Article relayé par Didier Dubasque :
sociologue, nous explique dans un article bien documenté, qu’il est des droits particulièrement inaccessibles aux détenus : les droits économiques. Ils sont peu visibles, méconnus et hors de portée en détention, alors même qu’ils sont essentiels à leur insertion future. Pour beaucoup de détenus, mécaniquement, quand ils entrent en détention, les impayés arrivent. Et il n’est pas facile d’éviter leur accumulation. Ces dettes sont liées à « la vie d’avant », elles concernent le non-paiement des loyers, abonnements, crédits, etc.
Le rapport relatif à la pauvreté en prison réalisé par Emmaüs et le Secours catholique en 2021 estime que les deux tiers des détenus sont endettés. Comment les dettes s’accumulent-elles ? Comment les détenus y réagissent-ils ? Cet endettement peut-il être évité ou pris en charge en détention ? demande l’auteure.
Ce ne sont pas ces dettes domestiques qui constituent la plus grande partie de l’endettement des détenus. Ce dernier est surtout constitué des sanctions économiques liées à leur affaire tels que les dettes pénales, amendes douanières, frais de justice, dommages et intérêts aux victimes. Des redressements fiscaux complètent parfois le tableau des condamnations judiciaires.
Après avoir fait le tour de la question, la sociologue explique que pour bien des raisons, prendre en charge les dettes en détention n’est à ce jour une priorité pour personne. Il faut pourtant s’y intéresser, car l’insertion des ex-détenus passe non seulement par l’hébergement, l’emploi et le maintien des liens sociaux, mais aussi par l’accès aux droits économiques.