Association Addictions France, en partenariat avec BVA Santé, publie ce jeudi 8 avril les résultats d’une enquête nationale « Addictions et crise sanitaire ». Cette étude révèle que la crise sanitaire et les confinements associés favorisent les conduites addictives, notamment chez les populations les plus fragiles.
Au cours de l’année écoulée, plus d’un consommateur sur trois a nettement augmenté sa consommation de tabac, cannabis et/ou médicaments psychotropes.
C’est encore plus net pendant les confinements : près de 4 Français sur 10 disent avoir eu des difficultés à maîtriser leurs consommations en période de confinement.
La crise aggrave la situation des personnes les plus en difficulté
L’étude révèle de fortes inégalités concernant l’impact de la crise sanitaire sur les conduites addictives : les personnes dans une situation financière très difficile, celles déjà suivies pour une addiction, les polyconsommateurs, les personnes ayant connu un arrêt de leur activité professionnelle lors de l’année écoulée et les étudiants s’avèrent des populations plus touchées que les autres, avec un impact encore plus négatif de la crise sur leurs consommations.
Pour ces populations, les consommations à risque flambent. Entre autres chiffres :
- 58% des personnes ayant déjà été suivies pour un problème d’addiction ont augmenté leur consommation d’anxiolytiques (vs 33% en moyenne)
- 56% des personnes en situation financière difficile admettent qu’il était difficile de maîtriser certaines consommations à risques en période de confinement (vs 38% en moyenne)
- 45% des polyconsommateurs ont augmenté leur consommation d’alcool (vs 21% en moyenne)
- 3 étudiants sur 4 ont augmenté le temps passé devant un écran, en dehors de leurs études (vs 60% en moyenne).
« Au-delà de ce que nous pouvons faire, il est aussi essentiel de changer de regard sur les addictions et mieux faire connaitre les structures comme les nôtres. L’impossibilité de contrôler ses consommations n’a pas à être teintée de honte, de solitude, de mystère ou de la crainte d’une punition » souligne Bernard Basset, Président d’Addictions France.
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