Le colloque est proposé en présentiel et en distanciel.
Le nombre d’inscription en présentiel est limité pour le moment à 300 personnes en prévision d’une jauge sanitaire. Ce nombre sera ajusté aux recommandations et si nécessaire basculer uniquement en visioconférence.
En visioconférence il y aura accès à 1 ou 2 ateliers qui seront choisis en fonction des demandes.
Remarque : en cas d’annulation, les frais d’inscriptions seront remboursés
Programme et inscriptions à partir de ce lien.
Editorial
Les structures de soins palliatifs de l’arc alpin (Suisse romande, Haute-Savoie, Savoie et Isère), organisent tous les deux ans le colloque alpin de soins palliatifs. Il est ouvert à tous les soignants et bénévoles. Il est devenu au fil des années un véritable lieu de communication et de partage d’expérience, autant sur les enjeux éthiques que sur les pratiques spécifiques liées aux soins palliatifs. 2021 est l’année du 10ème colloque alpin de soins palliatifs !
Le développement considérable des technologies biomédicales et la complexité des systèmes de santé contemporains exposent de plus en plus la relation entre le soignant et le patient à un lien purement technique et contractuel. 35 ans après l’institution des soins palliatifs en France par la circulaire Laroque, nous souhaitons approfondir en plénière certaines grandes thématiques historiques de la démarche palliative : la responsabilité envers les plus vulnérables, le rapport de notre société à la mort et le sens de l’accompagnement dans le soin.
L’exercice de la responsabilité est l’expression de notre liberté, tout particulièrement manifesté dans les prises de décisions pour les patients, mais aussi, dans notre capacité à se sentir concerné par la vulnérabilité d’autrui. Cette responsabilité n’est-elle pas diluée par la multiplicité des acteurs dans le parcours de soin du patient – qui décide ? L’habitude et la protocolisation des soins ne nous figent-elles pas dans une routine qui diminue notre attention au singulier et rend difficile le discernement – qu’est ce qui est bon ? La recherche d’une autonomie toujours plus importante de l’individu ne signe-t-elle pas une rupture dans la relation de confiance entre le patient et son soignant – j’ai droit à ?
La question de la mort reste un tabou dans notre société. Déjà le rapport Sicard en 2012 objectivait que « cette esquive de la mort en tant que terme ultime et inéluctable de notre existence – notre mort et la mort de nos proches – renforcée par une attente excessive à l’égard de la médecine, a contribué à un effacement de la notion de mort naturelle ». La pandémie COVID 19 vient révéler de nouvelles représentations de la mort. La fatalité d’une mortalité extraordinaire marquée par les guerres et grandes épidémies a disparu au profit d’un « nouveau droit fondamental » de l’homme à vivre en bonne santé jusqu’à l’âge « promis » par son espérance de vie. La mort est-elle toujours une « possibilité présente » ? Quel est le sens du temps qui précède la mort ?
L’accompagnement, pierre angulaire des soins palliatifs, ouvre un espace de rencontre avec le malade. Il ne se substitue pas au soin mais l’investit d’une attention pleine et particulière. Le patient n’est pas simplement un corps ou un ensemble d’organe à réparer. Il permet au malade en fin de vie de ne pas se sentir abandonné. L’excès de médicalisation ne prive-t-il pas le patient de la rencontre et de l’écoute ? Sommes-nous présents comme soignant uniquement comme quelqu’un qui accomplit une fonction ou comme une personne qui se tient auprès du malade ?
Les ateliers permettront d’aborder selon les besoins de chacun des sujets plus spécifiques comme les sédations palliatives, les actualités sur la prise en charge de la douleur du cancer, l’approche phénoménologique, mais aussi des partages d’expériences de terrain.
Nous sommes très heureux de vous accueillir à Chambéry et vous souhaitons un bon colloque !
Matthieu Crétinon
Coordonnateur du colloque