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Où sont les gens du voyage ?

INVENTAIRE CRITIQUE DES AIRES D’ACCUEIL  et impact sur la santé. 


« Ce n’est pas un hasard si les plus proches riverains de l’usine Lubrizol, partie en fumée toxique fin septembre 2019 à Rouen, étaient les habitant·es de l’aire d’accueil des « gens du voyage » de Petit-Quevilly. Partout en France, les lieux « d’accueil » attribués aux personnes relevant de cette dénomination administrative se trouvent à l’extérieur des villes, loin de tout service, ou dans des zones industrielles à proximité de diverses sources de nuisances. Constatant l’absence de chiffres opposables aux pouvoirs publics sur l’isolement de ces zones et leur rôle dans les inégalités environnementales, William Acker a décidé de les recenser, département par département. » Extrait de la présentation de l’ouvrage de William Acker, publié le 16 avril 2021 aux éditions du Commun.

Cet ouvrage est téléchargeable à partir de ce lien. 

L’AUTEUR

William Acker est juriste et issu des communautés dites des « gens du voyage ». Depuis 2019, il mène et participe à plusieurs projets de recherche en lien avec les politiques publiques d’accueil des gens du voyage, la lutte contre l’antitsiganisme (la voix des Rroms et ERGO Network) et la documentation des pratiques professionnelles des femmes d’origine romani (Mucem).

Dans une interview au journal Le Monde William Acker aborde le lien entre la localisation des aires d’accueil et la santé des gens du voyage: « Peu d’études font le lien entre la localisation des aires et la santé, et elles sont datées et/ou partielles. On sait que l’espérance de vie des voyageurs est inférieure de quinze ans à la moyenne nationale, mais ce chiffre date de 2001. Une étude pilote sur la santé des voyageurs, menée en Nouvelle-Aquitaine par Santé publique France avec la Fnasat [Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage], est en cours. Les témoignages des habitants recueillis partout nous éclairent déjà sur les pathologies les plus récurrentes : saturnisme, atteintes pulmonaires, rougeole, maladies cardiovasculaires, maladies de peau, cancers… Bien que ce ne soit pas lié à leur localisation, la promiscuité sur certaines aires surchargées et les défauts d’équipements sanitaires sont aussi un facteur aggravant depuis le début du Covid-19, qui frappe durement les voyageurs. »

Pour aller plus loin (ressources citées par le journal Le Monde)

« Les aires d’accueil des gens du voyage : une source majeure d’inégalités environnementales », par Lise Foisneau, ethnologue et post-doctorante à l’EHESS, revue Etudes tsiganes, premier trimestre 2020.

« Les mobilisations environnementales à l’intersection des luttes voyageuses ? », par Lise Foisneau, avec le portfolio photographique « Terrains désignés » de Valentin Merlin, revue Ballast, avril 2021.

« Mauvaises aires », enquête de Maïa Courtois et Gaspard Njock, La Revue dessinée, printemps 2021.

« “Gens du voyage” : le business peu reluisant des aires d’accueil », enquête de Maïa Courtois, Mediapart, mars 2021.

La santé des gens du voyage altérée par leurs conditions d’habitat, Réseau français des villes‑Santé de l’OMS, 2019.

« La santé des gens du voyage, des leviers pour agir », revue Etudes tsiganes, n° 67.